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Signes et indicateurs des violences conjugales : comment les reconnaître ?

Le 04 mars 2025
Signes et indicateurs des violences conjugales : comment les reconnaître ?
Découvrez les indicateurs clés des violences conjugales. Apprenez à reconnaître les signes pour agir et protéger les victimes

En France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Pourtant, derrière ce chiffre alarmant se cachent des situations souvent passées sous silence, où les victimes peinent à identifier les signes avant-coureurs de la violence. Reconnaître ces indicateurs est essentiel pour prévenir l'escalade et protéger les personnes concernées. Maître Cécilia BOULLAND, avocate spécialisée en droit de la famille à Nanterre, vous guide dans la compréhension de ces signaux d'alerte, afin de mieux accompagner les victimes.

  • Soyez attentif aux signaux d'alerte au début de la relation, comme une relation fusionnelle, une précipitation dans les étapes de la vie de couple (emménagement, grossesse...), des crises de jalousie
  • Collectez des preuves des violences subies (certificats médicaux, photos, témoignages) pour pouvoir entamer des démarches judiciaires par la suite
  • En cas d'urgence, quittez le domicile avec vos enfants et des documents importants, et mettez-vous en sécurité chez des proches ou dans une association spécialisée

Les signes comportementaux du partenaire violent

Contrôle et manipulation

L'un des premiers indicateurs de violences conjugales est le contrôle excessif exercé par le partenaire violent. Cela peut se manifester par une surveillance constante des activités et des relations de la victime, allant jusqu'à vérifier ses messages ou ses appels téléphoniques. La jalousie pathologique et les accusations infondées de tromperie font également partie de ce schéma de contrôle. Le partenaire violent peut aussi imposer un contrôle financier à la victime, en surveillant ses dépenses, lui interdisant de travailler ou en la privant d'argent.

Progressivement, le partenaire violent cherche à isoler la victime de son entourage, en limitant ses contacts avec sa famille, ses amis ou ses collègues. Cet isolement vise à renforcer l'emprise et à rendre la victime plus vulnérable. Les enfants au sein du couple peuvent être utilisés comme moyen de pression et de chantage par le partenaire violent, en les menaçant ou en les manipulant.

À noter : Porter plainte est une étape essentielle pour faire valoir ses droits et entamer une procédure de divorce, d'ordonnance de protection ou même une procédure pénale.

Violence verbale et émotionnelle

Les violences conjugales ne se limitent pas aux agressions physiques. Elles peuvent prendre la forme d'une violence verbale et émotionnelle, tout aussi destructrice. Les insultes, les humiliations et les critiques constantes visent à saper l'estime de soi de la victime et à la maintenir sous contrôle.

Le partenaire violent peut également recourir aux menaces et à l'intimidation pour imposer sa volonté. Il n'hésite pas à dévaloriser la victime, en la culpabilisant et en minimisant ses propres actes violents.

Comportements agressifs et impulsifs

Un autre signe alarmant est la présence de colères disproportionnées et imprévisibles. Le partenaire violent peut passer d'un état calme à une rage incontrôlable en quelques instants, souvent pour des motifs futiles. Ces accès de colère s'accompagnent parfois de la destruction d'objets ou de violence envers les animaux de compagnie. Certains signes avant-coureurs d'un passage à l'acte violent peuvent être identifiés, comme une augmentation de la consommation d'alcool ou de drogues, un accès à des armes.

Les gestes brusques, les coups portés sur les murs ou les portes, ainsi que les regards menaçants sont autant de signaux d'alerte qui témoignent d'un risque de passage à l'acte violent.

Exemple : Sophie vit avec son conjoint Marc depuis 3 ans. Au début de leur relation, Marc était très attentionné et protecteur. Progressivement, il est devenu jaloux et possessif, vérifiant constamment le téléphone de Sophie et lui reprochant de voir ses amies. Il s'emporte violemment pour des détails et a déjà brisé plusieurs objets lors de ses crises de colère. Sophie ne se sent plus en sécurité à la maison.

Les signes chez la victime de violences conjugales

Changements comportementaux

Face à la violence subie, la victime peut présenter des changements comportementaux significatifs. Une perte de confiance en soi et une anxiété croissante sont fréquemment observées. La victime peut devenir plus renfermée, éviter les interactions sociales et se couper progressivement de son entourage. Les sautes d'humeur, l'irritabilité, la peur permanente de « mal faire » font partie des changements observés chez la victime.

L'isolement social et professionnel est un autre indicateur à prendre au sérieux. La victime peut manquer des événements importants, réduire ses activités ou même abandonner son emploi sous la pression du partenaire violent.

Paradoxalement, la victime peut aussi chercher à justifier constamment le comportement de son partenaire, en minimisant la gravité des violences subies ou en s'attribuant la responsabilité des conflits.

Signes physiques

Si les violences conjugales impliquent des agressions physiques, la victime peut présenter des blessures inexpliquées ou donner des explications peu plausibles pour justifier ces marques. Des changements dans l'apparence ou l'habillement, comme le port de vêtements longs en été pour dissimuler des ecchymoses, peuvent également alerter. Une perte ou une prise de poids significative, des troubles de l'alimentation, des addictions peuvent être des signes indirects de la violence conjugale subie.

Les violences conjugales ont un impact sur la santé globale de la victime. Des symptômes de stress chronique, tels que la fatigue, les troubles du sommeil ou des problèmes de concentration, sont fréquemment rapportés. Les violences conjugales ont également des conséquences graves sur la santé mentale des victimes, pouvant entraîner des troubles anxieux, des dépressions ou encore un état de stress post-traumatique.

Conseil : Si vous êtes victime de violences conjugales, n'hésitez pas à en parler à une personne de confiance et à vous faire aider. Des associations spécialisées et des professionnels sont à votre écoute pour vous accompagner dans vos démarches.

Comment agir face aux violences conjugales

Si vous suspectez qu'une personne de votre entourage est victime de violences conjugales, votre rôle est essentiel. La première étape consiste à écouter sans jugement et à croire la victime lorsqu'elle se confie. Montrez-lui votre soutien et rassurez-la sur le fait qu'elle n'est pas responsable des violences subies.

Informez la victime sur les ressources d'aide disponibles, comme les associations spécialisées, les lignes d'écoute ou les professionnels de santé. Encouragez-la à chercher de l'aide et à ne pas rester isolée face à cette situation. Proposez-lui de garder chez vous une « valise d'urgence » avec des vêtements, des documents et des objets de première nécessité, cela peut l'aider à quitter rapidement le domicile en cas de danger imminent.

N'hésitez pas à l'orienter vers des professionnels compétents, comme Maître Cécilia BOULLAND, avocate spécialisée en droit de la famille à Nanterre. Son expertise et son engagement lui permettent d'accompagner les victimes dans leurs démarches de protection et de sécurité, tout en défendant leurs droits avec bienveillance et rigueur juridique. Des mesures de protection existent, comme l'ordonnance de protection, l'éviction du conjoint violent du domicile, l'interdiction d'entrer en contact, un droit de visite encadré pour les enfants.

Reconnaître les signes de violences conjugales est un premier pas crucial pour aider les victimes à sortir de l'emprise et à se reconstruire. En étant attentif à ces indicateurs et en offrant un soutien sans faille, vous pouvez contribuer à briser le cycle de la violence et à protéger les personnes vulnérables. N'oubliez pas que chaque geste compte et que votre aide peut faire la différence.