En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Cette statistique alarmante témoigne de l'ampleur des violences conjugales, un fléau qui touche de nombreux couples et familles, dans tous les milieux socio-économiques, tous les âges et toutes les cultures. Maître Cécilia BOULLAND, avocate spécialisée en droit de la famille à Nanterre, accompagne régulièrement des victimes de violences conjugales. Forte de son expertise juridique et de son engagement humain, elle nous aide à mieux comprendre ce phénomène complexe et ses différentes manifestations.
Les violences physiques sont sans doute les plus visibles et les plus faciles à identifier. Elles se manifestent par des coups, des blessures, des brûlures, des tentatives d'étranglement ou toute autre atteinte à l'intégrité physique de la victime (y compris les violences obstétricales pendant la grossesse ou l'accouchement). Les conséquences peuvent être graves, allant de blessures superficielles à des traumatismes profonds, voire au décès.
Les signes de violences physiques incluent des ecchymoses, des fractures, des plaies, mais aussi des douleurs chroniques ou des problèmes de santé récurrents. Au-delà des séquelles physiques, les victimes souffrent souvent de stress post-traumatique, d'anxiété et de dépression.
Moins visibles mais tout aussi dévastatrices, les violences psychologiques se traduisent par des paroles et des comportements visant à rabaisser, humilier, contrôler ou isoler la victime. Cela peut prendre la forme de critiques incessantes, de chantage affectif, de harcèlement (y compris la cyberviolence via les réseaux sociaux), de menaces ou encore de privation de liberté.
L'impact sur la santé mentale est considérable : perte d'estime de soi, troubles anxieux, dépression, voire pensées suicidaires. Les victimes se sentent souvent piégées dans une relation toxique, persuadées qu'elles ne valent rien et qu'elles ne pourront pas s'en sortir.
Au sein du couple, les violences sexuelles se manifestent par des rapports sexuels forcés, des attouchements non consentis, du chantage sexuel, l'imposition de pratiques dégradantes ou encore le "revenge porn" (diffusion d'images intimes sans accord). C'est une atteinte profonde à l'intimité et à la dignité de la victime.
Les conséquences sont multiples : sentiment de honte et de culpabilité, troubles psycho-traumatiques, difficultés relationnelles et sexuelles. Les victimes ont souvent du mal à en parler, par peur de ne pas être crues ou d'être jugées.
À noter : dans le monde, 1 femme sur 3 est victime de violences physiques ou sexuelles de la part de son partenaire intime. C'est un fléau d'ampleur mondiale.
Moins connues, les violences économiques consistent à contrôler les ressources financières de la victime, l'empêchant ainsi d'être autonome. Cela peut se traduire par une interdiction de travailler, une confiscation des revenus, un contrôle des dépenses ou encore une mise sous tutelle abusive. Elles sont un moyen pour l'agresseur de garder le contrôle.
Privée de moyens financiers, la victime se trouve dans une situation de dépendance et de vulnérabilité. Il lui est alors très difficile de quitter le domicile conjugal et de refaire sa vie.
Conseil : disposer de ses propres ressources, même modestes, peut aider une victime à reprendre son indépendance. N'hésitez pas à en parler à votre avocat.
Les violences conjugales s'inscrivent souvent dans un cycle qui alterne phases de tension, explosion de violence et période de "lune de miel" où l'agresseur se montre repentant (mais peut aussi minimiser ses actes ou rejeter la faute sur la victime). Ce cycle entretient l'espoir d'un changement et rend difficile la décision de partir.
L'agresseur exerce une véritable emprise sur sa victime, en la manipulant, en la culpabilisant et en l'isolant de ses proches. Il instaure un climat de peur et de soumission qui paralyse toute tentative de rébellion.
Certains facteurs de risque ont été identifiés, comme l'abus d'alcool ou de drogues, des antécédents de violences dans l'enfance, une vision stéréotypée des rôles hommes-femmes ou encore des troubles psychiatriques. Pour autant, aucun profil type d'agresseur ni de victime n'a été établi.
Exemple : Sophie, 35 ans, est mariée depuis 10 ans. Au début tout allait bien, mais depuis quelques années son mari est devenu très contrôlant. Il l'empêche de voir ses amies, surveille ses dépenses, l'humilie constamment. Récemment, il l'a violemment poussée lors d'une dispute. Le lendemain, il s'est excusé en pleurant et en promettant que ça n'arriverait plus. Sophie veut le croire mais elle a peur. Elle a honte d'en parler, pourtant elle sent qu'elle est en danger.
Face à ce fléau, la sensibilisation du grand public et la formation des professionnels sont essentielles. Il faut briser le silence qui entoure les violences conjugales et encourager les victimes à parler, sans honte ni culpabilité.
De nombreuses ressources existent pour les accompagner : associations spécialisées, lignes d'écoute, hébergements d'urgence, aide juridique… Une protection sur le long terme est primordiale, par exemple via le port du bracelet anti-rapprochement par les agresseurs. Le cabinet de Maître Cécilia BOULLAND à Nanterre s'engage au quotidien pour défendre les droits des victimes et les aider à se reconstruire.
À noter : en France, 19,2% des femmes et 3,9% des hommes entre 20 et 69 ans sont victimes de violences conjugales. Et 43% des victimes subissent à la fois violences physiques, psychologiques et sexuelles. Vous n'êtes pas seul(e), des solutions existent !
Ensemble, nous pouvons agir contre les violences conjugales. N'attendons pas qu'il soit trop tard. Si vous êtes victime ou témoin, osez en parler et demander de l'aide. Un avocat spécialisé comme Maître BOULLAND pourra vous écouter, vous conseiller et vous épauler dans vos démarches, en toute confidentialité et avec bienveillance.