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Garde des enfants et divorce : ce qu'il faut savoir

Le 12 février 2025
Garde des enfants et divorce : ce qu'il faut savoir
Découvrez les options de garde après un divorce, vos droits et obligations, et comment protéger l'intérêt de vos enfants. Conseils d'expert

Le divorce est une épreuve difficile pour toute la famille, en particulier lorsque des enfants sont impliqués. Au cœur des préoccupations se trouve la question de la garde des enfants, un enjeu crucial tant sur le plan émotionnel que légal. Maître Cécilia BOULLAND, avocate spécialisée en droit de la famille à Nanterre, vous aide à mieux comprendre les différentes options de garde et leurs implications.

  • La garde des enfants peut être exclusive, alternée ou partagée, chaque option ayant ses avantages et ses contraintes.
  • Les parents conservent des droits et obligations, comme le droit de visite et d'hébergement, les décisions conjointes pour l'enfant et le versement d'une pension alimentaire.
  • Le juge détermine la garde en fonction de l'intérêt supérieur de l'enfant, en tenant compte de critères comme son âge, sa maturité, sa volonté, la capacité des parents à l'élever, etc.

Les types de garde et leurs implications

La garde exclusive

La garde exclusive confie la responsabilité quotidienne de l'enfant à un seul parent, tandis que l'autre bénéficie d'un droit de visite et d'hébergement. Cette option peut être préférable lorsque l'un des parents n'est pas en mesure d'assumer pleinement son rôle ou en cas de conflit important entre les ex-conjoints. Le parent qui n'a pas la garde conserve néanmoins un droit de regard et de surveillance, lui permettant d'être informé des choix importants et des conditions de vie de l'enfant.

Cependant, la garde exclusive peut avoir un impact sur la relation de l'enfant avec le parent non gardien et engendrer un sentiment d'injustice. Les juges l'accordent généralement lorsque l'intérêt de l'enfant le justifie, par exemple en cas de violence ou de négligence.

La garde alternée

La garde alternée permet à l'enfant de passer un temps égal avec chaque parent, selon un rythme déterminé (une semaine sur deux, un mois sur deux, etc.). Ce mode de garde favorise le maintien des liens avec les deux parents et offre à l'enfant une stabilité affective. Pour être mise en place, elle nécessite idéalement que les parents résident dans un périmètre géographique restreint pour limiter les déplacements de l'enfant.

Néanmoins, la garde alternée implique une bonne entente et une communication efficace entre les parents. Elle peut aussi être source de fatigue pour l'enfant, contraint de changer régulièrement de domicile. La proximité géographique des parents et leur capacité à coopérer sont essentielles.

À noter : Les modalités de garde peuvent être réexaminées en cas de changement significatif de situation, comme un déménagement, un changement professionnel ou un remariage d'un parent. Le juge évaluera alors si ces évolutions justifient une modification de la résidence de l'enfant dans son intérêt.

La garde partagée

La garde partagée se distingue de la garde alternée par sa souplesse : les parents se répartissent le temps de présence de l'enfant selon leurs disponibilités et les besoins de ce dernier (par exemple, 1/3 du temps chez un parent et 2/3 chez l'autre). Cette formule respecte le rythme de l'enfant et permet aux parents de s'impliquer activement dans son éducation.

Pour réussir, la garde partagée nécessite une bonne communication, une flexibilité et une volonté commune de placer l'intérêt de l'enfant au centre des préoccupations.

Droits et obligations des parents dans le cadre de la garde

Quel que soit le mode de garde choisi, les parents conservent des droits et des obligations envers leur enfant :

  • Le droit de visite et d'hébergement permet au parent non gardien de maintenir un lien régulier avec l'enfant. Chaque parent doit respecter ce droit, sous peine de sanctions.
  • Les décisions importantes concernant la santé, l'éducation et l'orientation de l'enfant doivent être prises conjointement. L'exercice conjoint de l'autorité parentale reste le principe, même en cas de séparation, sauf décision contraire du juge.
  • L'obligation alimentaire et le versement d'une pension assurent la contribution des deux parents aux besoins de l'enfant. Son montant est fixé selon les ressources parentales et les besoins de l'enfant et réévalué régulièrement.
  • La communication entre les parents doit être maintenue dans l'intérêt de l'enfant.

Conseil : Si les parents parviennent à s'entendre sur les modalités de garde, il est judicieux de les formaliser dans une convention homologuée par le juge. Cela sécurise le cadre et facilite la coparentalité, tout en permettant une révision ultérieure en cas de besoin.

Le processus de détermination de la garde

La médiation familiale

Avant de saisir le juge, les parents peuvent recourir à la médiation familiale. Ce processus volontaire et confidentiel vise à établir un dialogue et à trouver des solutions adaptées à la situation familiale. Le médiateur, tiers neutre et impartial, facilite les échanges et aide les parents à élaborer un accord sur la garde des enfants. La médiation est parfois imposée par le juge avant toute procédure contentieuse.

L'intervention du juge aux affaires familiales

En cas de désaccord persistant ou de conflit, le juge aux affaires familiales peut être saisi. Il statue en fonction de l'intérêt supérieur de l'enfant, en tenant compte de divers critères : l'âge de l'enfant, sa maturité, sa volonté, la disponibilité et la capacité des parents à l'élever, la fratrie, l'environnement de vie, etc. Le juge prend aussi en considération des situations particulières comme les violences conjugales, l'addiction ou des troubles psychiatriques d'un parent.

La procédure judiciaire comprend généralement une audience au cours de laquelle les parents et leurs avocats sont entendus. L'enfant peut aussi, selon son âge et sa maturité, exprimer son avis sur les modalités de garde. Le juge peut ordonner une enquête sociale ou une expertise psychologique pour éclairer sa décision. Il rend ensuite une décision fixant les modalités de garde. Cette décision peut être révisée ultérieurement en cas d'évolution de la situation familiale.

Exemple : Laura et Jérôme, parents de Léa (7 ans) et Lucas (4 ans), se séparent après 10 ans de mariage. En raison du jeune âge des enfants et de l'activité professionnelle intense de Jérôme, le juge fixe la résidence des enfants chez Laura. Jérôme dispose d'un droit de visite un week-end sur deux et la moitié des vacances. Il verse une pension pour subvenir aux besoins des enfants. Deux ans plus tard, Jérôme réduit son activité. Les parents saisissent le juge pour instaurer une garde alternée, plus adaptée à la nouvelle situation.

En conclusion, la garde des enfants est un enjeu central du divorce, qui requiert une approche à la fois juridique et humaine. Maître Cécilia BOULLAND, forte de son expertise en droit de la famille, vous accompagne avec bienveillance et rigueur dans ces moments délicats. Son cabinet, situé à Nanterre, est à votre écoute pour vous conseiller et défendre vos droits, tout en veillant au bien-être de vos enfants. N'hésitez pas à la solliciter pour bénéficier d'un accompagnement personnalisé et adapté à votre situation.